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ÉCOOCIVISME Utopie réalisable - 6Notes de lecture d’après le texte de YONA FRIEDMAN - UTOPIES RÉALISABLES - Chap. VI mardi 16 décembre 2003, par |
Egalement dans cette rubrique : "Et si la beauté pouvait sauver le monde..." Une société qui va vers l’impasse. Un laboratoire de l’ouverture d’esprit Quel projet de civilisation pour l’Europe ? Utopie réalisable - 7 Écoocivisme… au-delà du selisme. Utopie réalisable - 3 L’utopie grain de sel… Peut-on dépasser violence et antagonismes politiques ? Utopie réalisable - 2 Autres rubriques :
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Vouloir organiser les "autres" c’est vouloir être supérieur, devenir le-plus-fort, par la lutte ou par la compétition.
VI - LA SOCIÉTÉ SANS COMPÉTITION1. La "lutte pour la vie" est-elle indispensable ? Deux chiens en présence d’un os se battent, le vainqueur emporte l’os. Avec deux chiens et deux os, les chiens se battent et le plus fort prend les deux os, mais, autre alternative possible : chaque chien prend un os, sans combat. Mettons nos deux chiens en présence de deux cents os, il n’est pas impossible qu’une bataille ait lieu pour la préséance : lequel sera le premier à avoir droit au festin ? Ces trois expériences sont des parodies de la lutte pour la vie entre individus de la même espèce :
Dans le premier cas, soit l’abondance des moyens de survie, soit la réduction de l’ensemble d’individus peuvent mener à un équilibre. C’est la manipulation de cet équilibre qui importe pour la survie d’un ensemble d’individus. Quatre schémas possibles :
On ne peut éviter la lutte que si les moyens d’utiliser la technologie sont connus de tous et appartiennent à tous. 2. La lutte pour la domination, la préséance. La rareté, artificielle ou naturelle, est génératrice d’inégalité et outil pour conquérir la puissance. L’équilibre naturel, seule organisation ou non-organisation égalitaire, mais sujet à la lutte pour la préséance. La rareté fictive, par l’invention d’une distinction, rare par définition. Un des pires fléaux de l’humanité. Exemple : les timbres rares, objets inutilisables… Elle résulte d’un consentement tacite. L’abondance inattendue enlève toute valeur à cette chose rare car elle n’est pas nécessaire à la survie. La rareté fictive concerne la situation sociale élevée, par définition, rare, désirable. La société de non-compétition : organisation sociale qui supprime la rareté fictive. 3. La "société de non-compétition" Utopie sociale la plus importante, en théorie et en pratique :
– pas de lutte intérieure pour la survie ou la préséance.
Un groupe de non-compétition : – A) ne se forme que s’il existe un équilibre naturel ou artificiel de moyens de survie abondants :
– B) est égalitaire :
– C) est soumis automatiquement aux conditions de seuil :
– D) organise la propriété, mais surtout l’utilisation des objets :
– E) se forme facilement mais reste fragile ;
Le premier danger vient du succès ;
Le deuxième danger tient au paternalisme des mythologies.
– En 2000, la « non-compétitivité » est encore plus utopique que jamais.
Pour nuancer "l’utopie de la non-compétitivité", différencier
4. Une condition technique de non-compétition : l’économie des « réservoirs ». La société de non-compétition est une utopie réalisable. On peut la découvrir, l’enseigner et l’appliquer. Rien ne change. Pourquoi ?L’abondance artificielle, aux États-unis par exemple, va de pair avec rareté fictive. Les régions d’abondance se raréfient par :
L’abondance artificielle est assurée le système des primes. La prééminence sert de stimulant. L’inflation s’abat inévitablement sur l’abondance artificielle :
Esquisse d’un contre-projet. L’abondance naturelle existe si tous les biens nécessaires à la survie se trouvent sans effort. L’abondance artificielle commence avec l’animal qui se fait une réserve. L’attitude humaine est identique : se construire une réserve au moyen de greniers
Remplaçons grenier-réservoir par Trésor public alimenté en argent par les contributions de chacun. En contre-projet, à la place d’un réservoir généralisé-Trésor public, imaginons un grand nombre de réservoirs spécialisés contenant les biens eux-mêmes. Inflation impossible pour les biens de survie : nourriture, logement, etc, mais admise pour les biens superflus. Les groupes de non-compétition essayent d’organiser une sorte de trésor public sous forme de réservoirs des produits nécessaires à leur survie. 5. Conclusions concernant la société de non-compétition. Dans un système d’abondance naturelle ou artificielle, une société égalitaire est possible mais habituellement empêchée par la compétition Contester le système de rareté fictive passe par la séparation effective entre la rareté fictive et la rareté réelle. La contestation idéologique n’a d’autre résultat que de déplacer la frontière entre les deux raretés. La société de non-compétition n’est pas l’unique utopie réalisable qui en vaille la peine. En d’autres domaines des utopies sont également réalisables. À venir : notes de lecture des chapitres suivants ; Texte intégral : voir |
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Auteur(s) ecoo |
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