Les Utopies Concretes - Esprit |
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Utopies pluriellesmardi 8 octobre 2002, par |
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Dans quel monde voulons-nous vivre ?
S’il est un exercice risqué, c’est bien celui-là : on sait que les descriptions de « sociétés idéales » font en général plutôt froid dans le dos ! Et les passages de films montrant le bonheur sont le plus souvent d’une consternante niaiserie. Pourtant, que vaut une action dont l’objectif n’est pas clairement défini ? Il est troublant d’observer que dans notre société, y compris dans les milieux alternatifs, la description détaillée du type que l’on désire, est quasiment toujours absente. Il est donc indispensable de se livrer à cette aventure prospective, tout compte fait fascinante. Mais il faut indiquer immédiatement que si nous sommes partisans d’une utopie non-totalitaire, ce n’est pas pour imposer un modèle unique de société ! Les idées qui suivent sont donc à prendre comme des indications, destinées essentiellement à susciter créativité et désir d’innover. De surcroît les systèmes proposés seront pluriels parce que la mutation sociétale sera graduelle, et que coexisteront des lieux et regroupements de multiples orientations. Il sera loisible à chacun d’interpréter cette diversité comme une progressivité ou comme différentes voies d’expérimentation. Habitat – petites entités humaines (quelques dizaines ou centaines d’habitats) dans un environnement naturel. – systèmes de recyclage : – Autre solution : réhabilitation progressive des villages ou villes existants, aménagées dans un sens de plus en plus écologique, en particulier pour les systèmes d’énergie, de transport et de recyclage. Ces différentes suggestions peuvent trouver leur première réalisation au sein d’écovillages ou une écocité. Fonctionnement économique. – au stade ultime : absence de propriété (hormis pour les effets personnels), tâches collectives et individuelles effectuées librement par chacun selon ses goûts et orientations. Partage et responsabilisation. Polyvalence des individus grâce à la formation permanente et mutuelle, tant intellectuelle, que manuelle et technique. – Solution intermédiaire : systèmes mixtes. Monnaie classique (notamment pour les échanges extérieurs, entre les écovillages et les autres entités) et monnaies alternatives, systèmes d’échanges locaux, pour les relations internes ou locales (à quelle échelle ?), coexistence de systèmes comptables (monnaies et échanges) et d’une économie directe et informelle (partage spontané, mise en commun). – Utilisation des apports technologiques sous réserve qu’ils soient non-polluants (sur les plans chimiques, sonore, magnétique etc.). Ecotechnologies, efficaces et adaptées, dans les différents secteurs de l’activité humaine. Exemple : véhicules non-polluants (diverses énergies possibles, notamment l’eau...). – Agriculture et alimentation biologiques. Tendance vers la permaculture (agriculture respectueuse des cycles, équilibres et compatibilités des écosystèmes). Tendance à réduire voire supprimer l’exploitation animale (végétarisme ou végétalisme). – production des biens nécessaires à la vie humaine par des moyens non-polluants et non aliénants, de préférence locaux. Artisanat ou industrie écologie et éthique, gérée collectivement (autogestion). – disparition progressive de la dualité travail/loisir, chacun s’accomplissant dans les activités qu’il choisit, obtenant ainsi plaisir, estime de soi et expérience, et apportant sa contribution au fonctionnement collectif. Bien sûr, il reste à faire la description indicative d’une région ou d’un pays dans son fonctionnement économique, ses échanges, la production par écotechnologies, les transports, les sciences ; notamment, l’organisation d’une journée de travail avec la répartition des tâches… Structures sociales et relationnelles. – relations librement établies et vécues par les individus. Cohabitation de structures traditionnelles (couples hétéros ou homos, familles) et de relations fluides, sans formalisation ni contractualisation (amour libre, familles choisies…).
– Démocratie directe. Tendance à l’unanimité à la fois pour les décisions prises au plan local et pour les décisions engageant plusieurs collectivités au plan régional. Il est entendu que l’unanimité est un processus obéissant à des règles de fonctionnement précises, expérimenté depuis longtemps par certains groupes. Délégation fondée sur la valeur personnelle et non (obligatoirement) l’appartenance à un parti ou à un mouvement. – Système intermédiaire mixte : respect du droit national ou supra-national en vigueur, et mise en place de règles ou décisions locales. Cela permettant de créer des « zones spécifiques », où seraient expérimentées différentes façons de vivre. – Structures collectives variées : échange et mise en commun de biens (outils, matériels ménager, bureautiques, livres, locaux…) et de services ou activités (travaux agricoles, puériculture, construction, fêtes, développement personnel et éducation, arts…). Accomplissement personnel, culturel et spirituel (des individus). – Fondement des données précédemment énoncées. – Priorité mise à l’accomplissement personnel de chaque membre de la collectivité. Ceci signifie déterminer et accomplir librement ses choix de vie, découvrir ses valeurs et sa philosophie personnelles, développer à son rythme sa sagesse et sa conscience. – Les moyens mis en œuvre pour l’accomplissement personnel de chacun, pourront recourir à l’ensemble de la palette des méthodes connues (ou à créer) d’exploration intérieure et de connaissance de soi : Toutes ces disciplines et approches peuvent être d’ores et déjà abordées au sein de la société actuelle. La différence réside dans le primat de l’accomplissement personnel au lieu du primat donné à l’enrichissement et à la fonction sociale. |
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Auteur(s) Jacques Fauvier Auteur |
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