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PAS DE DEMOCRATIE DIRECTE SANS EDUCATION

jeudi 2 janvier 2003, par Octavia


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La démocratie directe reste à l’état d’utopie. Seule l’éducation des citoyens la rendra réaliste.

Revenons aux sources : qu’est-ce que la démocratie ? Notre bon vieux dictionnaire grec nous indique que la démocratie est le pouvoir (cratos) du peuple (démos). Nous ne vivons donc pas en démocratie, contrairement à ce que l’on ne cesse de nous faire croire, mais dans ce qu’il est convenu d’appeler une oligarchie, c’est-à-dire dans un « régime politique dans lequel la souveraineté appartient à un petit groupe de personnes, à une classe restreinte et privilégiée ». (Petit Robert)
On répondra à cela que le peuple a tout loisir de s’exprimer, puisqu’on lui offre d’élire au suffrage universel la plupart de ses représentants. C’est inviter le peuple à renoncer purement et simplement à la démocratie, à se défaire du pouvoir qu’il est censé détenir pour le confier à d’autres : à Jacques ou à Jean-Marie par exemple... C’est donc nous inviter à cautionner cette mascarade de démocratie.

De ce fait, nous sommes obligés de parler de démocratie directe, pour bien différencier cette forme de pouvoir utopique de la pseudo-démocratie qui est notre lot actuel.
La démocratie directe, c’est la Démocratie, telle qu’elle devrait être, par définition.

Si les choses sont si simples, pourquoi ne vivons-nous pas en démocratie directe ?
Pourquoi ne sommes-nous pas dans un Etat où chacun pourrait exprimer librement son point de vue sur les questions qui nous concernent tous sans passer par le truchement de nos députés à l’assemblée, de nos conseillers régionaux, départementaux, municipaux, bref, par l’intermédiaire de ceux qu’il faut bien nommer les usurpateurs de notre pouvoir ?

Parce que nous n’en sommes pas capables, tout simplement.
Imaginons un instant qu’une belle révolution populaire parvienne à instaurer la démocratie directe. Grâce au progrès technologique, chacun pourrait, de chez soi ou de la salle commune de son village, déposer son bulletin électronique de vote sur la question du jour. Le soir même, il recevrait un email envoyé par l’automate :
"Suite au vote des citoyens en date du 3 janvier 2010, il a été décrété que les plus démunis de notre pays peuvent désormais bénéficier d’un accès aux soins médicaux sans avance de frais." Ici, l’utopie est un rêve.
Ailleurs, elle pourrait être cauchemar. Si nous accédions en effet à la démocratie directe, qui peut nous assurer de demain, le peuple ne souhaiterait pas le rétablissement de la peine de mort ou tout autre barbarie ?

Nous ne sommes pas prêts pour la démocratie directe, car l’ignorance la menace. "Peut-être n’ont-il pas réfléchi, les malheureux", disait le condamné à mort de Victor Hugo devant les jurés qui venaient de prononcer sa sentence de mort (Le Dernier jour d’un Condamné ch. VI).

La Démocratie ne peut donc faire l’économie d’une phase d’éducation du peuple. Elle doit être la priorité, la tâche quotidienne de quiconque aspire à la Démocratie.
Bon travail donc…

Octavia

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Octavia

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